samedi 24 novembre 2007

Entre Dieu et moi, c'est fini

Entre Dieu et moi, c'est fini de Katarina Mazetti
traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss
Publié aux éditions Gaïa - Octobre 2007

Linnea est une adolescente de 16 ans, qui vit avec sa mère, l'ami de celle-ci et son petit frère. Son amie Pia, la seule personne qui la comprenait, est morte. Linnea n'a pas vu venir le drame, préoccupée par ses problèmes personnels, ses amours contrariées. Maintenant, elle se réfugie dans le placard de sa grand-mère et parle au mur…

Je ne suis pas vraiment "entrée" dans ce livre. Il est vrai que l'adolescence est bien lointaine et que je n'en garde aucune nostalgie. J'ai d'ailleurs retrouvé dans les affres que vit Linnea certaines expériences et sensations, que je ne voudrais revivre pour rien au monde !
Il faut dire que j'ai lu ce livre juste après "L'histoire de l'amour" de Nicole Krauss, qui m'a habité un moment. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas accroché !
J'ai regretté que certains sujets dans ce livre soient à peine effleurés : ainsi, "le rejet" de Dieu qui donne son titre au livre est trop vite expédié. Katarina Mazetti a également peu exploité la relation de dépendance qui lie Linnea à Pia, la façon dont celle-ci influence les pensées de Linnea.
Finalement, ce livre est peut-être plus destiné à un public adolescent, bien que l'éditeur, en quatrième de couverture le qualifie "tout public".

C'était le premier livre de Katarina Mazetti que je lisais. J'en lirai d'autres, car je ne veux pas me limiter à celui-ci et rester sur cette impression mitigée.

Beaucoup ont aimé : Clarabel, Cathulu, Bellesahi, Gachucha
Joëlle est réservée.

vendredi 16 novembre 2007

L'histoire de l'amour




L'Histoire de l'amour - Nicole Krauss

traduit de l'anglais par Bernard Hœpffner. Avec la collaboration de Catherine Goffaux.

Editions Gallimard (2006)


Léo Gursky a fui la Pologne, après avoir perdu toute sa famille éliminée par les Nazis. Il s'est réfugié à New York et a cherché Alma, son amour d'enfance et de jeunesse. Hélas, lorsqu'il parvient à la retrouver, elle a épousé un autre homme. Ne recevant plus les lettres de Léo, elle l'a cru disparu. Le fils qu'elle a eu de Léo sera élevé par un autre, dans l'ignorance de ses origines.
Léo va respecter la volonté d'Alma et vivre en retrait, tentant d'apercevoir son fils, suivant l'évolution de sa carrière lorsque celui-ci va devenir écrivain.
Sentant sa fin approcher, il va se remettre à écrire, afin de transmette son histoire à son fils.

Quelque part dans New York vit une adolescente, Alma, en compagnie de sa mère et de son frère. Son père, David Singer, est mort, foudroyé par un cancer. Alma doit son prénom à un livre, L'histoire de l'amour, qui était le livre fétiche de ses parents, acheté par son père lors d'un voyage en Amérique Latine. Un jour, sa mère, qui vit de traductions, reçoit d'un certain Jacob Marcus un livre à traduire en anglais : il s'agit de L'histoire de l'amour. Alma qui veut redonner le goût de vivre à sa mère va tenter de découvrir qui est Jacob Marcus et les raisons de son intérêt pour le livre. Elle va aussi partir à la recherche de l'autre Alma, celle du livre.

Zvi Litvinoff, ami d'enfance de Léo, a fui en Amérique Latine et s'est établi au Chili, où il a épousé Rosa. C'est lui qui a publié L'histoire de l'amour, après avoir traduit le manuscrit original du yiddish vers l' espagnol.

Tout à tour, le roman alterne les chapitres consacrés à ces trois personnages, en incluant quelquefois des extraits de L'histoire de l'amour. Au final, les liens entre eux vont apparaître et même se matérialiser, puisque Alma et Léo vont, un jour, se rencontrer.

J'ai eu la tentation d'abandonner cette lecture car au début, la progression des trois histoires se fait sans lien entre elles. Les éloges que j'avais pu lire ici et là m'ont incitée à persister et finalement, j'ai bien fait de m'accrocher !
C'est une histoire magnifique sur la mort, le deuil, la Shoah et sur l'amour qui permet de surmonter le malheur. Léo et Alma ont en commun la volonté de survivre.
Mais c'est aussi un livre exigeant, il faut s'y plonger, avoir envie de continuer la lecture même si on ne comprend plus rien par moment.
En relisant certains passages pour rédiger ce commentaire, je me suis aperçue que certains détails m'avaient échappé à la première lecture, ce qui a finalement levé certaines incompréhensions qui restaient. Et je suis certaine que je n'ai pas encore tout compris ! D'ailleurs, ce roman est très imprégné de culture juive et yiddish, et il me manque donc quelques clés !
Les critiques qui ont apprécié ce livre à sa sortie ont mis en avant la jeunesse de l'auteur. Nicole Krauss a publié ce livre à 31 ans. Le sujet du roman, sa construction, les thèmes abordés, tout cela surprend de la part d'un auteur aussi jeune.
Elle a publié auparavant un autre livre non traduit en français : Man walks into a room (2003).
Je me laisserai bien tenter, mais comme j'ai déjà eu du mal avec L'Histoire de l'amour en français, c'est peut-être présomptueux !

Elles m'ont donné l'envie de lire ce livre : Papillon, Clarabel, Sole, Joëlle et puis ici et .
Merci à elles.

mardi 13 novembre 2007

Les femmes qui écrivent vivent dangereusement

Les femmes qui écrivent vivent dangereusement
Stefan Bollmann, Laure Adler
Editions Flammarion - 2007

Après Les femmes qui lisent sont dangereuses (2006) des mêmes auteurs, également chez Flammarion.

D'après Laure Adler, les femmes qui écrivent n'ont pas voulu être des écrivains, elles le sont devenues, souvent au prix de tourments et de souffrances. La nécessité d'écrire s'est imposée à elles, les a harcelées.

"Une femme qui écrit est la créatrice d'un univers, une semeuse de désordre, une personne qui se met en risque et qui ignore le danger tant sa tâche la requiert, une personne qui invente la langue, sa langue, notre langue."

Si le besoin d'écrire s'exprime parfois dans la douleur, les difficultés sont propres à chacune, selon son itinéraire, ses rencontres, sa place dans son époque.

"Car il n'y a pas, à mon sens, de communauté d'écrivains femmes. Ce n'est pas une entité, la femme écrivain, un logo, une marque de fabrique.

Il existe seulement des femmes qui écrivent."

Laure Adler montre comment le statut de la femme écrivain a accompagné au cours du temps l'évolution des autres femmes : Illettrées (Christine de Pisan), courtisanes (Mlle de Scudéry, Mme de Lafayette), révolutionnaires (Mme de Staël, George Sand), solitaires (Jane Austen), solaires (Colette), militantes (Milena Jesenska), penseuses (Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar), métisses (Assia Djebar).

Elle évoque l'influence de leurs mères sur Colette, Marguerite Duras, Nathalie Sarrraute. Auraient-elles écrit de la même façon, sans elles ?

Stefan Bollmann, lui, se demande si les femmes écrivent autrement des hommes.

"Dans la perception que l'on a des hommes qui écrivent, le sexe ne joue guère de rôle, tandis que les femmes doivent s'attendre à ce que leur œuvre soit évaluée sous l'angle de la petite différence, qui a de si grandes conséquences."

Il montre que de nos jours, le danger pour les femmes qui écrivent n'est pas du même ordre, que l'on soit américaine or allemande, iranienne ou pakistanaise.

Dans le passé, les femmes ont peiné pour se libérer des contraintes de leur quotidien, pour trouver le temps d'écrire. Quelle difficulté parfois d'avoir un espace à soi pour s'isoler !

Beaucoup de femmes écrivains ont dû choisir entre l'écriture et leur vie de femmes et de mère, soit en différant l'une par rapport à l'autre, soit en renonçant carrément à toute vie familiale. Parfois, elles ont nié leur sexe en adoptant un pseudonyme masculin (George Sand, George Elliot).

Enfin, dernière question soulevée par Stefan Bollmann : S'il est reconnu que la source d'inspiration des hommes écrivains est souvent une femme, qui est "la muse" des femmes écrivains ?

Ce livre présente ensuite une cinquante de femmes écrivains, avec pour la plupart une double page : d'un côté, un portrait (tableau ou photo) et de l'autre un commentaire rapide sur la femme et l'œuvre.

J'ai découvert certaines qui m'étaient inconnues, comme Miles Franklin ou Rahel Varnhagen, et d'autres encore. Je me suis rappelé Johanna Spyri, auteur de Heidi, que j'ai appréciée dans mon enfance.

Quel plaisir de retrouver Colette, Marguerite Duras, leurs photos sont très émouvantes.

Les auteurs contemporaines ne sont pas oubliées : Doris Lessing, Paula Fox, Arundhati Roy, Toni Morrison, par exemple.

Plus encore que "Les femmes qui lisent sont dangereuses", j'ai apprécié ce livre, qu'il faudrait avoir dans sa bibliothèque, afin de le feuilleter régulièrement, pour simplement admirer ces portraits de femmes ou s'attarder sur la vie et l'œuvre de l'une d'entre elles, selon l'humeur du moment.

dimanche 11 novembre 2007

Paul Auster sur Cosmopolitaine

Cet après-midi, Paula Jacques a reçu Paul Auster dans la deuxième heure de son émission Cosmopolitaine.
Au cours de l'entretien, Paul Auster s'exprime sur son nouveau film La vie intérieure de Martin Frost, qui sort sur les écrans mercredi 14 novembre et qui est publié aux éditions Acte Sud.
Il répond également aux questions de la journaliste à propos de ses sources d'inspiration et de ses "muses", la place (ou plutôt la non-place) de l'écrivain dans la vie politique américaine.

Si vous avez manqué cette émission, vous pouvez la ré-écouter pendant une semaine sur le site de France-Inter. (Le sujet démarre vers 1h21 sur le podcast qui couvre les deux heures d'émission).

dimanche 4 novembre 2007

Swap Lit-Thé-rature (2)

Hier soir, à mon retour de vacances, m'attendait un gros colis, envoyé par Marie, ma swappeuse.
Je dois dire que j'ai été très gâtée ! Voyez plutôt :


Un sachet de thé des Muses, que je vais découvrir.

Une bougie parfumée.

Quatre livres :

Après le tremblement de terre
d'Haruki Murakami,
Ma soeur, mon amour de Chitra Banerjee Divakaruni,
Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro,
La femme en vert d'Arnaldur Indridason.

Un carnet de notes, fabriqué artisanalement, dont la couverture est très douce au toucher.

Un sachet de Bêtises de Cambrai, puisque Marie habite dans le Nord de la France.

Des marque-pages qui s'assemblent en puzzle et retracent les fêtes de Gayant et leurs géants, qui se déroulent à Douai et sont inscrites au patrimoine de l'Unesco.

Une boîte de chocolats, "Les Caraques", que nous allons déguster avec plaisir !

Je remercie Marie très sincèrement pour tous ces cadeaux qui me font très plaisir. Je n'ai lu aucun de ces livres, elle a été très perspicace dans son choix car j'en avais déjà repéré certains au fil de mes balades dans les blogs.

Merci également à Loutarwen pour l'organisation de ce swap, auquel j'ai eu grand plaisir à participer.