jeudi 28 août 2008

Un joli mug à gagner ?

Découvert grâce à Maijo, ce tirage au sort peut vous faire gagner un mug. Il suffit de choisir votre préféré, ici.

Voici celui que j'ai choisi. Mais ils sont tous très jolis.



Attention : Décidez-vous au plus tard le 29 août !

samedi 23 août 2008

La légende d'une servante

La légende d'une servante - Paula Fox
trad. de l'anglais par Marie-Hélène Dumas
Collection Littérature étrangère/Joëlle Losfeld, Gallimard (2005)

Luisa vit avec sa mère, à Malagita, un petit village sur l'ile de San Pedro, dans les Caraïbes. Son père naturel est le fils de Dona Beatriz de la Cueva, propriétaire de la plantation de canne à sucre, chez qui sa mère travaille comme domestique.

Luisa voue une grande affection à sa grand-mère maternelle, qui vit au village et elle ne comprend pas les raisons de la brouille entre sa mère et sa grand-mère. Elle aura également l'occasion d'entrevoir sa grand-mère paternelle, lorsqu'elle accompagnera quelquefois sa mère à la "grande maison".

Après le mariage tardif de ses parents et le début d'une révolution dans l'île, Luisa va suivre ses parents à New-York, où son père a décidé de fuir.

Toute sa vie, Luisa va balancer entre deux conditions sociales : celle de fille de domestique travaillant au jour le jour pour assurer sa survie, et celle de fille de propriétaire terrien ayant tout perdu et étant peu préparé à la nécessité de travailler.

Elle va choisir le côté de sa mère, en arrêtant prématurément ses études, en commençant à travailler elle aussi comme domestique. Son mariage avec Tom, un journaliste, lui donne l'occasion de sortir de sa condition, au fur et à mesure que leur situation financière s'améliore, suivant la progression professionnelle de Tom, mais elle n'arrive pas à renoncer à ses habitudes de pauvre, ce qui va entraîner l'échec de leur mariage.

Luisa va alors élever seule son fils Charlie, en cumulant les emplois de domestiques. Quarante années s'écouleront avant qu'elle réussisse enfin à retourner sur l'île de San Pedro, sur les traces de son enfance à Malagita.

Comme dans Côte Ouest et Le dieu des cauchemars, c'est l'itinéraire d'une femme que nous suivons dans ce livre de Paula Fox. La différence, ici, c'est que l'histoire commence lorsque Luisa est enfant, ce qui rend le personnage très attachant. Il est plus facile de comprendre ses difficultés de femme, puisque nous l'avons accompagnée dans son déracinement et que sa nostalgie de l'enfance est très émouvante.

J'ai aussi aimé dans ce livre l'évocation des relations entre Luisa et sa grand-mère, auprès de qui elle trouve beaucoup d'amour et de compréhension, tandis que les relations avec sa mère sont plutôt source d'angoisse et de conflits. Le père de Luisa, également présent dans l'histoire, n'assume pas le rôle protecteur qu'il devrait avoir et toute sa vie, Luisa devra faire ses choix sans compter sur son appui.

En résumé, une lecture dont je garderai un très bon souvenir !

samedi 2 août 2008

Deuxième pause estivale



Comme j'ai fractionné mes vacances cette année, voici venu le temps de m'envoler vers le sud, la mer et la chaleur !
Retour prévu le 18 août.
A bientôt.

vendredi 1 août 2008

L'éternité de l'instant

L'éternité de l'instant de Zoé Valdés
Paru chez Gallimard en 2007
Traduit de l'espagnol par Albert Bensoussan.

Maximiliano Megia est un vieil homme, centenaire, qui vit seul à Cuba. Il n’a plus dit un mot depuis que sa femme l’a abandonné avec leurs cinq enfants, bien des années auparavant. Mais il va reprendre la parole pour sa petite-fille, Lola et raconter son histoire.

Il est né en Chine, s’appelait Mo Ying et a bénéficié d’une éducation raffinée, aimé de ses parents, un chanteur d’opéra et une calligraphe. Hélas, les bouleversements de la société chinoise au début du XXème siècle ont conduit l’élite intellectuelle vers la misère et provoqué l’exil du père, vers un avenir meilleur à Cuba, où vit déjà un cousin. Après quelques années sans nouvelles de lui, Mo Ying va partir à sa recherche. Son périple le fera voyager dans toute l’Asie et le Moyen-Orient, il tombera entre les pattes de trafiquants d’esclaves, qui le vendront au Mexique. Après de nombreuses péripéties, il retrouvera son père à Cuba.

La première partie, intitulée "Naître", raconte la vie des parents de Mo Ying, puis l’enfance et l’adolescence de celui-ci et son départ pour retrouver son père. La sobriété du style surprend, venant de Zoé Valdès, ainsi que la narration chronologique. Tout change dans la deuxième partie "Vivre", qui s'attache à la vie de Mo Ying devenu Maximiliano. Le lecteur voyage en permanence entre la Chine et Cuba, de l'époque du père de Mo Ying, chanteur du théâtre traditionnel chinois de la fin du XIXème siècle, jusqu’à la vie actuelle de Maximiliano Megia, dans sa chambre au sous-sol d’un immeuble du quartier chinois de La Havane. Le style reste beaucoup plus sobre que dans les autres romans de l'auteur.

On pourrait s'y perdre mais l'histoire suit les méandres de la mémoire d'un vieillard qui survit grâce à ses souvenirs et à l'espoir qu'a fait renaître la rencontre avec sa petite-fille.

Sur le site de Gallimard, vous pourrez trouver en annexe à la fiche du livre, un extrait ainsi qu'un commentaire de Zoé Valdès, qui explique la genèse de son roman. Elle s'est inspirée de la vie de son grand-père chinois pour écrire ce roman, mais a réinventé l'histoire.

J'ai aimé ce livre, qui m'a réconcilié avec l'auteur. Je n'avais pas pu terminer "Le pied de mon père", dégoûtée par le langage ordurier et les extravagances de l'histoire. Ici, rien de tout cela. Je vais peut-être essayer de lire d'autres romans parus entre les deux. Vos conseils sont les bienvenus.

Quelques avis : ici et .