jeudi 18 février 2010

Cranford

Cranford - Elizabeth Gaskell
Éditions de l'Herne (2009)
Traduit de l'anglais par Béatrice Vierne

La bourgade de Cranford est peuplée majoritairement de femmes seules, célibataires ou veuves, peu fortunées pour la plupart. Mais ces dames s'en arrangent, plus soucieuses des convenances que des apparences.


Leur habillement n'est pas assujetti à la mode : comme elles le disent elles-mêmes : "Qui se soucie de ce que nous portons, ici, à Cranford, où tout le monde nous connaît ? " Et si d'aventure, elles partent en voyage, leur raisonnement est tout aussi solide : "Qui se soucie de ce que nous portons, ici, où personne ne nous connaît ? " (page 8).

La narratrice est une jeune fille, dont le lecteur sait peu de choses. Mary a quitté Cranford et vit désormais avec son père dans la ville de Drumble, distante de vingt miles, mais elle vient souvent rendre visite aux demoiselles Jenkyns, qui l'accueillent pendant plusieurs mois d'affilée. Et c'est par sa voix que le lecteur suit les multiples péripéties qui agitent ce petit monde au fil du temps : les visites, les nouveaux arrivants, les démêlés de ces dames avec leurs domestiques, et d'autres aventures, burlesques ou plus émouvantes.

Je me suis plongée avec délices dans ces petites chroniques de la vie quotidienne de ces dames de Cranford. L'émotion est souvent là, par exemple lorsque Miss Matty trie ses vieilles lettres et, après une ultime lecture, décide de les détruire par discrétion. J'ai ressenti une grande tendresse pour ces femmes, pleines de manies à la limite du ridicule et soumises aux préjugés et au poids des convenances. Mais il ressort beaucoup de naïveté et de fraîcheur de ce livre, qui constitue certainement une peinture très fidèle d'une certaine société anglaise du milieu du XIXème siècle.

Les avis d'Isil, Cécile, et Chinchilla qui a chroniqué plusieurs autres nouvelles d'Élizabeth Gaskell.

J'ai reçu ce livre de la part de Babélio, dans le cadre de la dernière opération Masse critique.
Merci à Guillaume et aux éditions de L'Herne pour cet envoi.
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dimanche 7 février 2010

Sanditon

Sanditon - Jane Austen
Oxford World's Classics - le même ouvrage regroupe Northanger Abbey, Lady Susan, The Watsons et Sanditon

A l'occasion d'un séjour dans le Sussex, Mr and Mrs Parker font la connaissance de la famille Heywood, alors que leur calèche a chaviré et que Mr Parker s'est foulé la cheville. Mr Heywood les héberge le temps que Mr Parker se remette, ce qui donne à celui-ci l'opportunité de parler de Sanditon, leur village d'origine, qu'il projette de développer afin de le transformer en station balnéaire. Au bout d'une quinzaine de jours, Mr et Mrs Parker retournent à Sanditon, accompagnés de Charlotte Heywood, jeune fille de vingt-deux ans, qu'ils ont invitée.
Charlotte découvre Sanditon et la petite société qui l'anime : Lady Denham, une riche veuve, et sa jeune protégée, Miss Brereton, ainsi que Sir Edward et Miss Denham, neveu et nièce du défunt Lord Denham, qui habitent à Sanditon House. Elle fait également la connaissance des soeurs et d'un frère de Mr Parker, de santé fragile. Tous ont le même objectif : attirer de nouvelles familles à Sanditon et assurer la propérité de la petite cité.


Sanditon est le dernier livre de Jane Austen, inachevé car elle est décédée avant d'avoir pu le terminer. C'est donc une ébauche de roman, la présentation des personnages qui vont l'animer que l'on peut suivre au cours de ces douze chapitres. L'arrivée de Sydney Parker, au cours du dernier chapitre laisse imaginer quelques intrigues sentimentales entre les jeunes protagonistes de l'histoire, même s'il y a encore peu de matière. Un épisode relatant un quiproquo sur la possible venue de deux groupes à Sanditon donne au lecteur l'occasion d'apprécier toute l'ironie de l'auteur dans sa vision de cette communauté et des manoeuvres de chacun.

J'ai été conduite à m'intéresser à cette oeuvre inachevée car j'ai trouvé chez un bouquiniste "Sanditon de Jane Austen, achevé par une autre dame". Cette dame a utilisé les notes et les brouillons de l'auteur. Avant de me lancer dans cette lecture, j'ai voulu lire l'original mais n'ai réussi à le trouver à la médiathèque qu'en version originale, l'ouvrage en français étant perdu dans les profondeurs des réserves !

Cette lecture n'a pas été facile, à cause de la mise en page qui est très brute. En effet, l'éditeur a publié ce livre d'après le manuscrit laissé par Jane Austen. Les dialogues ne sont pas mis en forme, les noms des personnages sont souvent réduits à leur initiale, tout cela rend la lecture assez ardue !

Je suis maintenant curieuse de voir ce qu'en a fait cette autre dame ! La suite dans quelques semaines...

L'avis d'Isil qui a lu aussi l'oeuvre inachevée.



Livre lu dans le cadre du challenge Lire en VO de Bladelor.

mardi 2 février 2010

L'homme aux cercles bleus

L'homme aux cercles bleus - Fred Vargas
Éditions Viviane Hamy (1996) - J'ai Lu (2002)

Depuis quelques mois, un inconnu trace des cercles à la craie bleue dans les rues de Paris, en pleine nuit. Autour, toujours la même phrase : "Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?". Et à l'intérieur, un objet, anodin le plus souvent : un trombone, une capsule, un briquet, une pince à épiler, un livre. Ou alors, moins banal : une patte de pigeon, une souris crevée. Mais le commissaire Adamsberg prévoit qu'un jour, il y aura une chose plus grosse dans le cercle. Et il n'a pas tort : une femme égorgée est retrouvée au milieu d'un cercle bleu, puis quelques jours plus tard, c'est un homme, assassiné de la même façon.
Le commissaire se lance à la recherche de l'homme aux cercles bleus, aidé par l'inspecteur Danglard, un peu trop porté sur la bouteille.
"Au commissariat, Adamsberg trouva Danglard assez démoli. Il avait rencontré de la compagnie pour entamer le vin blanc de l'après-midi, et ça l'avait bien avancé dans son rituel quotidien." (P.119)

Bien avant le premier meurtre, Adamsberg s'est trouvé entrainé sur les traces de l'homme aux cercles bleus grâce à Mathilde Forestier, une océanologue de renom qu'il a rencontrée fortuitement - c'est ce qu'il croit au début -  et qui est la mère de Camille, l'amour perdu d'Adamsberg. La fréquentation de Mathilde va ressusciter l'espoir de revoir Camille, ne serait-ce que pour une heure, alors qu'il la croyait disparue définitivement.

C'est la quatrième livre de Fred Vargas que je lis et je suis toujours partagée :d'un côté, je trouve que Adamsberg et Danglard ont des personnalités attachantes, avec leurs doutes et leur fragilité. A travers les rencontres qu'ils font au cours du roman, on découvre des personnages secondaires qui prennent plus ou moins d'importance, eux aussi ont leurs blessures secrètes que les policiers vont mettre à jour petit à petit. Mais par moment, je suis un peu agacée par les fausses pistes ou les voies sans issue où nous emmène l'auteur, et je m'interroge sur "l'authenticité" de son propos. Où veut-elle en venir avec la théorie de Mathilde sur la semaine en tranches ? Est-ce que ce n'est pas un peu toc, tout çà ?
(Je sens que je vais faire bondir les fans !)

Mais ce ne sont que des questions que je me pose, sans avoir aucune certitude ! La preuve, je continue à lire Fred Vargas et je n'ai pas l'intention d'en rester là !




Quelques avis sur Lecture-Ecriture,



Lu dans le cadre d'Objectif Pal :  

7/61 depuis début septembre !