dimanche 6 janvier 2013

Jours sans faim


Jours sans faimLou Delvig
Éditions Grasset (2001)

Laure a 19 ans. Elle s’est laissé convaincre par le Dr Brunel de rentrer à l’hôpital, à bout de forces, température corporelle trente-cinq degrés, poids trente-huit kilos pour une taille d’un mètre soixante-quinze. Vaincue par le froid qui l’engloutit, dans un premier temps elle envisage de récupérer juste le minimum de kilos pour rassurer le docteur et de sortir au plus vite. Et puis, grâce au médecin, à l’équipe soignante et aux autres patients, Laure reprend goût à la vie et comprend pourquoi elle en est arrivée là.

Premier livre de Delphine de Vigan, publié sous un pseudonyme, Jours sans faim est un témoignage sur l’anorexie, telle que l’a vécue l’auteur et sur la façon dont elle en est sortie. Évidemment très personnelle, cette histoire donne un éclairage de l’intérieur sur la maladie, permet de percevoir comment l’anorexique la vit, comment elle aborde son séjour à l’hôpital. Elle décrit au fil des jours ses relations avec les autres malades, avec les soignants et avec le médecin qui la suit. Tantôt lucide et tantôt pas, elle raconte avec franchise ce qu’elle vit et ne s’apitoie pas sur son sort. 

J’ai lu ce livre juste après Rien ne s’oppose à la nuit, où l’auteur évoquait surtout sa mère et les difficultés de celle-ci. 
Ici, c’est d’elle-même dont il s’agit, elle évoque d’autres évènements qui l’ont touchée directement et qui sont à la source de son mal-être. Ce qui est très intéressant, c’est sa prise de conscience progressive de son état, son acceptation et sa volonté de s’en sortir. 

Un livre fort sur un sujet qui fait peur, surtout lorsqu’on est parent d'adolescent(e)s, mais qui, parce qu’il est écrit par l’anorexique et non par un parent, propose une vision différente de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent.

Jours sans faim est sorti en poche chez J’ai lu sous le nom de Delphine de Vigan.

Extrait (page 23) :

Debout, elle perd l’équilibre. Assise, elle a mal aux fesses. Allongée aussi. Les os lui transpercent la peau, sa peau comme du papier mâché, sèche et grise sur la carcasse. C’est vrai, comment peut-on en arriver là ? Couverte comme un oignon, elle attend.


A lire : le premier chapitre sur le site des éditions Grasset. 
D'autres avis sur Babelio.

1 commentaire:

  1. je l'ai dans ma pile et j'aimerais le faire entrer en résonance avec le livre de Geneviève Brisac "Petite".

    RépondreSupprimer