lundi 29 juillet 2013

Laura Willowes

Laura Willowes - Sylvia Townsend Warner
Éditions Joëlle Losfeld (2007)
Traduction de l’anglais par Florence Lévy-Paoloni
Préface de Geneviève Brisac


Lorsque son père meurt, Laura, jeune femme toujours célibataire à vingt-huit ans, quitte la maison familiale du Somerset et est accueillie à Londres, dans la maison de son frère et de sa belle-sœur. Très rapidement, elle n’est plus que la Tante Lolly, autant pour son neveu et ses nièces que pour tout son entourage. Les années passent, dans le tourbillon de la vie citadine, loin des plaisirs de la campagne qui étaient si chers à Laura. Au bout de vingt ans, alors que neveu et  nièces sont devenues adultes et ont quitté la maison, à la surprise de ses proches Laura prend son indépendance, s’établit dans un village des Chilterns. Là, elle loge chez l’habitant, fait la connaissance du voisinage et s’intègre parfaitement dans la petite communauté, participant aux réjouissances locales et aux commérages. Et surtout, elle satisfait son amour de la nature par de longues promenades dans les environs et s’initie au travail de la ferme grâce à M. Saunders, qu’elle aide à s’occuper de son poulailler. Et puis un jour, elle se découvre sorcière et pactise avec le diable.

J’ai beaucoup aimé ce livre, même si j’ai un peu été surprise par la fin qui qui vire vers le fantastique et l’imaginaire. Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman mais l’auteur a un pouvoir d’évocation tel que j’ai eu souvent l’impression d’être aux côtés de Laura dans ses pérégrinations, tant à Londres que dans la campagne de Great Mop, le village où elle est venue s‘installer.
Le retour de Laura à la campagne est comme une résurrection, après tant d’années où son besoin de liberté a été brimé, sa fantaisie étouffée et ses rêves muselés.
Sans  être revendicateur, le propos de Sylvia Townsend Warner est teinté de féminisme, lorsqu’elle décrit l’état de minorité où est encore maintenue Laura, la quarantaine bien avancée. J’ai trouvé très positive l’attitude de Laura lorsqu’elle découvre que son frère, par de mauvais placements, a fortement diminué le montant de sa fortune personnelle. Elle se contente alors de réduire son train de vie mais ne renonce en rien à son projet d’indépendance, faisant face avec beaucoup de détermination.
Est-ce pour contrebalancer l’effet que pourrait produire l’expression de cette volonté sans faille que l’auteur imagine la transformation de son héroïne en sorcière, comme si une jeune femme normale, issue du milieu bourgeois de Laura, ne pouvait pas, raisonnablement, n’en faire qu’à sa tête ? Où peut-être n’y a-t-il pas d’explication rationnelle, juste l’envie de laisser libre court à une plume créative et rêveuse ?
Ce livre écrit en 1926, le premier paru de Sylvia Townsend Warner, m’a en tout cas donné envie de poursuivre ma découverte de cet auteur, que j’ai lu ici pour le challenge Littérama d’Anis.



Il s’inscrit aussi dans ma participation au challenge Destination PAL, proposé par Lili.
Merci à Sylire, qui m'a envoyé ce livre dans le cadre d'un échange, par l’intermédiaire de Babelio.
Si vous êtes intéressé(e) par un de mes livres à échanger, ça se passe ici.

vendredi 19 juillet 2013

Un été avec Proust sur France-Inter

Depuis le 1er juillet, Laura El Makki propose tous les soirs sur France-Inter, juste après le flash d'information une émission consacrée à Marcel Proust et à son oeuvre, A la recherche du temps perdu.
Source photo : Site de France-Inter

Je n'ai encore jamais lu Proust, sans doute un peu effrayée par l'ampleur de la tâche et je suis donc ces émissions avec un grand intérêt. Abordant l'oeuvre et l'écrivain sous divers angles, elles me permettent de me familiariser avec le sujet et me préparent à cette lecture que j'ai l'intention d'attaquer cet été.

Si vous les avez manquées, vous pouvez les ré-écouter ici et même les podcaster ici.

dimanche 7 juillet 2013

L'hiver le plus froid

L'hiver le plus froid - Paula Fox
Une jeune américaine en Europe libérée
Editions Joëlle Losfeld (2012)
Traduit de l'anglais pas Marie-Hélène Dumas.

En 1946, Paula Fox, âgée de vingt-trois ans, quitte New-York en bateau, en partance pour l'Europe, soulagée de s'éloigner pour un temps de la ville synonyme pour elle de toutes les difficultés de la vie.
Vivant successivement à Londres, Paris, Varsovie, Barcelone et Madrid, exerçant des métiers variés, elle découvre les villes européennes juste sorties de la guerre et rencontre tout un tas de gens aux expériences diverses : des rescapés des camps, d'anciens partisans de Tito, la représentante d'une organisation juive enquêtant sur les mesures prises par le gouvernement polonais pour faciliter l'installation des familles juives en Palestine, des opposants au régime franquiste. La confrontation de son propre vécu à des existences meurtries contribue à la faire définitivement entrer dans l'âge adulte et c'est une autre femme qui reprend le chemin des États-Unis à la fin de cette année européenne.

Comme toujours chez Paula Fox, la plume est distanciée, presque froide, en accord avec les températures qu'elle affronte, en particulier lors d'un voyage de presse en Silesie. Mais j'ai regretté que son propos reste superficiel, lorsqu'elle décrit ses expériences et ses rencontres. Correspondante d'une petite agence de presse britannique à qui elle envoie régulièrement ses articles, elle ne nous en fait partager ni le sujet ni le contenu. Personnellement, j'aurais aimé en savoir un peu plus. D'ici quelques semaines, je doute qu'il me reste beaucoup de souvenirs de ce court livre. Malgré tout, j'ai cru retrouver dans certains des personnages décrits ici quelques figures familières des autres romans de Paula Fox, lus précédemment.

Lu dans le cadre du challenge Destination PAL organisé par Lili.