samedi 7 décembre 2013

Un léger déplacement

Un léger déplacementMarie Sizun
Éditions Arléa (2012)
Lu dans l’édition Feryane (2012)


Hélène a passé son enfance et son adolescence à Paris, dans un appartement de la rue du Cherche-Midi. Elle a perdu sa mère alors qu’elle n’était qu’une petite fille et en a très peu de souvenirs. Elle ne s’est jamais entendue avec Ida Zollmacher, la deuxième épouse de son père. Avec celui-ci, elle n’a jamais vraiment communiqué, bien que l’aimant beaucoup. Puis Hélène s’est marié avec Norman, un libraire américain, elle est partie vivre et travailler avec lui à New-York, a coupé les ponts avec sa vie antérieure. Elle a même changé de nom, se faisant désormais appeler Ellen. Trente-cinq ans ont passé, son père est mort depuis quelques années. Mme Zollmacher vient de décéder à son tour et Hélène arrive à Paris afin de régler les formalités de la succession, avec le projet de vendre l’appartement familial. Initialement bien décidée à expédier l’affaire en une semaine tout au plus, Hélène est rapidement submergée par les souvenirs, en retrouvant le quartier de son enfance. Ses déplacements dans Paris lui rappellent Ivan, son premier amour malheureux, qui lui a laissé un sentiment amer d’incompréhension. En commençant à vider l’appartement, Hélène découvre des photos et leurs annotations lui apprennent des choses qu’elle ignorait sur Stéphane, le fils de Mme Zollmacher, et par conséquent sur un aspect du comportement de son père qu’elle ne soupçonnait pas.  Alors que Norman la presse de finaliser la vente de l’appartement, Hélène n’est plus aussi sûre d’avoir envie de s’en débarrasser.

Un léger déplacement, c’est un changement de point de vue qui permet à Hélène de reconsidérer le passé, de comprendre ce qui lui avait échappé autrefois. C’est une remise en question de sa perception d’alors, l’envie de remettre tout à plat, d’oublier ses rancœurs, de regarder les évènements d’un œil neuf. C’est comme ce qui se produit lorsqu’on revient adulte devant la cour de son école maternelle : on est tout surpris par sa petitesse alors qu’on se souvenait d’un immense espace à traverser pour atteindre l’entrée de la classe. Ici, ce sont les lieux mais aussi les faits qu’Hélène redécouvre, et soudain, tout a changé.

Une lecture agréable, même s’il y a quelques lenteurs et si les tergiversations de l’héroïne donnent parfois envie de la secouer un peu. Je dois avouer que j'ai eu du mal à adhérer à l’idée qu’Hélène, lors de son premier trajet dans le métro, réalise combien l’odeur lui avait manqué ! Mais je ne suis pas une Parisienne, alors je suis mal placée pour apprécier !

D'autres avis sur ce livre chez Heide, Sylire, Clara et sur Babelio.

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