lundi 1 février 2016

Where'd you go, Bernadette

Where’d you go, Bernadette – Maria Semple

Phoenix (2012)

Bernadette Fox, une architecte visionnaire qui n’exerce plus depuis que la famille a déménagé à Seattle, a disparu de chez elle, alors que son mari cherchait à la faire interner, en raison de son comportement excentrique. Sa fille, Bee, veut comprendre ce qui s’est passé et ne peut accepter que cette disparition soit entièrement volontaire.

C’est une histoire pleine d’originalité, aussi bien par le fond que par la forme. Bernadette est un personnage hors du commun, une femme dont la créativité ne peut plus s’exprimer, exposée aux exigences et à la curiosité malsaine de ses voisines de Seattle, délaissée par son mari, Elgin, trop impliqué dans son travail chez Microsoft pour comprendre le désarroi de sa femme. La crise que va traverser toute la famille est déclenchée par un projet de voyage en Antarctique, que ses parents ont promis à Bee en récompense de ses exceptionnels résultats scolaires.

Quant à la forme, elle consiste en la narration des évènements par Bee, entrecoupée par des échanges d’ e-mails ou de courriers entre les différents protagonistes : Bernadette et son assistante virtuelle indienne, les voisines Audrey Griffin et Soo-Lin Lee-Segal, cette dernière travaillant en étroite collaboration avec Elgin chez Microsoft, les responsables de l’école que fréquente Bee qui attendent une implication forte des parents d’élèves, d’anciennes relations professionnelles de Bernadette, les services secrets, Elgin et le Dr Janelle Kurtz la psychiatre à laquelle il s’adresse quand il se rend compte du trouble où se trouve Bernadette et des conséquences de ses actes.

Tout cela apporte un rythme très rapide à une histoire qui va bien au-delà d’un simple « pétage de plomb », qui force à s’interroger sur les faux-semblants, sur le risque lié à la propagation de la rumeur, sur le danger de ne pas être dans la conformité. Beaucoup d’humour dans ces démêlés conjugaux et de voisinage, et une critique acerbe des nouvelles habitudes de virtualisation et d’externalisation et des dérives qu’elles entrainent. Et encore, à cause de l’anglais, je suis bien certaine d’avoir manqué beaucoup de l’ironie de ces péripéties.

Un roman rafraichissant, moderne et satirique que je conseille. Il est publié en français sous le titre Bernadette a disparu chez Plon et chez 10/18.


D'autres avis chez Kathel, Brize, Keisha, Clara et sur Babelio.

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